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Les déclarations erronées de Fanny Lasserre







es biographes de GARDEL ont donné des informations disparates à propos de Paul LASSERRE, le seul homme à qui Berthe GARDES a attribué la paternité de son fils. Sur la base de témoignages oraux, ou de déductions sommaires, ils déformèrent son image et son histoire personnelle. Ainsi, on le présenta comme ingénieur, commerçant, voyageur de commerce, ou homme responsable et incapable d’abandonner la jeune Berthe et le fruit de l’amour interdit qui les unissait.

Il est certain que dans ses déclarations à la presse Berthe GARDES a idéalisé cet amour de jeunesse, en lui attribuant le patronyme "GARDES" pour ne pas rendre public son célibat, et en lui inventant une mort prématurée pour ne pas dévoiler la situation douloureuse et honteuse qui lui avait été donné de vivre. Loin de la juger, nous la comprenons et admirons sa vaillance, mais au nom de la vérité historique nous avons décidé d’approfondir la vie de Paul LASSERRE et son activité à Toulouse.

On n’a jamais su réellement ce que Berthe GARDES et son fils ont signifié pour cet homme. En principe, un problème qu’il a décidé d’éluder, car peu de témoignages fiables indiquent qu’il se soit repenti avec les années et qu'il a demandé d'être pardonné par une Berthe GARDES plus mûre et de son fils dont la renommée grandissait avec l’âge. Par un sentiment guidé par la faute ou par l’orgueil machiste propre à son époque, son acte était un secret de polichinelle que même son épouse et ses filles acceptèrent naturellement.

Fanny, la cadette, accorda une interview à "La Dépêche" où elle parla de cette affaire et mit en évidence les contre-vérités qui circulaient au sein de sa famille, cachant le vraie conduite de son père. En prenant ses déclarations comme une source fiable, des chercheurs considérèrent comme valides ses souvenirs, sans prendre en compte que Fanny n’a pratiquement pas connu son père qui mourut lorsqu’elle avait deux ans, et que ses souvenirs étaient, en réalité, ceux que sa mère, Clémentine AMIEL, lui avaient transmis.

Pour toutes ces raisons, nous invitons nos lecteurs à confronter les déclarations de Fanny LASSERRE avec des recherches dûment documentées qui démontrent des inexactitudes qui peuvent s’expliquer par le souvenir "idéalisé" d’une petite fille.



LA DÉPÊCHE DU MIDI, Dimanche 3 décembre 1995


Carlos Gardel 

Il n’était pas le seul

enfant de son père !



Fanny Lasserre n’a jamais réellement quitté Toulouse, mais à ce jour elle n’avait jamais dit publiquement qu’elle était la demi-sœur du célèbre Carlos Gardel. Tous deux auraient le même père.

« Mon père et la maman de Carlos Gardel se sont aimés, quand ils étaient jeunes et libres. Mais la mère de mon père n’a pas voulu de ce mariage pour des raisons de classe sociale, ni de l’enfant qui est né et qui était Carlos Gardel. Ils sont donc partis tous trois en Argentine. Mon père a payé des études à son fils, et puis le couple ne s’est pas entendu et Paul Lasserre est revenu seul en France.
Il a épousé maman par la suite, et nous sommes nées ma sœur Henriette et moi, à 14 mois de distance.

Dans ma famille, tout le monde savait que papa avait déjà un fils. Les bonnes parlaient du fils de Monsieur, et Maman aussi.

Quand Carlos venait nous voir

Carlos Gardel est venu nous voir deux fois sur la Côte à Nice. J’étais enfant, je devais avoir 8 à 9 ans. Lui était un adulte et j’ai le souvenir de quelqu’un de très gentil, de très chaleureux, ayant bon caractère. Moi, je n’ai pas connu mon père, il est mort quand j’avais 2 ans, mais on m’avait dit qu’il était gourmand, et qu’il adorait la musique et le théâtre, et ça ne m’étonne pas que son fils ait hérité de ces prédispositions.

Quand Carlos Gardel venait nous voir, il se promenait dans l’Hispano de notre marraine qui était la sœur de notre père.

Par délicatesse envers sa mère Berthe Gardès, il ne lui disait pas qu’il venait nous voir »

Quand on demande à Fanny Lasserre pourquoi elle garde le silence depuis si longtemps, sur ses rapports avec son demi-frère, elle dit « Tout ça , c’est du passé, des histoires de famille, qu’est ce que ça change ? »

Ça change tout précisément! Venue à l’espace du Faubourg Bonnefoy pour l’inauguration de l’exposition de peinture de deux argentins : Jorge Muschia et Silvia Maldini, Fanny Lasserre était accompagnée de l’une de ses petites filles : Julie Gelos qui habite depuis peu à Toulouse et qui est étudiante en droit.

José Félix, lui se souvient très bien de sa première rencontre avec Raymond Gélos qui était le fils de Fanny Lasserre , et le père de Julie et qui est malheureusement décédé récemment. « Raymond Gélos qui était navigant sur les lignes de long-courrier d’Air France, m’a raconté un jour, dans mon bureau comment il avait découvert sa parenté avec le chanteur le jour où sa mère lui montrant une affiche de Gardel à Toulouse lui a dit : « C’est ton oncle ! ».


Une mythologie remise en question

A la veille du 105ème anniversaire de la naissance de Carlos Gardel, le 11 décembre 1890, et au moment où la question se pose de savoir ce que va devenir la maison natale du chanteur qui est mise en vente cette annonce a fait un grand effet. Car mine de rien elle remet en question toute la mythologie autour de l’enfance malheureuse du chanteur dont on ne redira jamais assez qu’il est toujours, soixante ans après sa mort une légende vivante dans toute l’Amérique Latine.

A cette manifestation qui était avant tout une manifestation d’amitié étaient présents la Josalito, célèbre danseuse de flamenco qui vit aujourd’hui chez nous et qui a partagé pendant 6 mois la scène avec Gardel et la romancière argentine Alicia Dujovné Ortiz autour d’une biographie sur « Eva Perón » et qui prépare en ce moment un roman qui débute à Albi et se poursuit en Argentine avec intervention romancée de Berthe Gardès et de son célèbre fils.

Oui ! Toulouse reste bien au coeur du mystère Gardel qui n’a pas fini de nous intriguer.


Marie Louise ROUBAUD



En suivant la rigueur historique qui caractérise nos travaux, nous remarquons :

1- Paul LASSERRE n’est pas allé à Buenos Aires en 1893 parce qu’il était en prison. (Lire "Gardel et sa mère à bord du 'Dom Pedro' (1893)")
2- En conséquence il n’a pas pu se consacrer à l’éducation de son fils et lui payer des études.

Avec ces antécédents, on doit être prudents avec les témoignages de Fanny Lasserre, réproduits dans des recherches de prétentions historiques mais qui n'ont aucune correspondance avec les faits documentés.


Georges Galopa - Ana Turón          
Andolsheim (France) - Azul (Argentine)
Le 27 Août 2020