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MARIA ARNAL, la marraine de Carlos GARDEL



e Jeudi 11 décembre 1890, à deux heures du matin, naquit à l'Hospice Général St Joseph de la GRAVE de TOULOUSE un petit garçon de père inconnu et que sa mère, Berthe GARDES,  prénomma Charles Romuald. Comme le prévoyait le Code Napoléon, ce fut Jenny BAZIN, sage femme de la maternité de l'Hospice, qui déclara l'enfant à l'Etat civil de TOULOUSE. Cette naissance fut consignée dans le registre des naissances sous le numéro 2481 en même temps que Louis VIALAN, né au même Hospice le jour précédent. Hélas, ce dernier devait décéder quelques heures plus tard, comme l'atteste la mention marginale apposée sur son acte de naissance portant le numéro 2480 et présenté ci dessous :




    Acte de naissance N° 2480 :  VIALAN Louis.         Signatures : BAZIN, MANDRET, DULON


Acte de naissance N° 2481 : GARDES Charles Romuald  Signatures : BAZIN, MANDRET, DULON


Les deux enfants furent déclarés à l'Etat civil le 11 décembre à deux heures du soir et dans l'ordre chronologique des naissances. Si l'existence de Louis VIALAN fut brève, celle de Charles Romuald GARDES, fut glorieuse sous son nom d'artiste : Carlos GARDEL.

            En plus des déclarations à l'Etat civil, les enfants furent baptisés par l'un des deux aumôniers de l'Hospice, le père BERTRAND. Or, si jusqu'à présent nous possédions des extraits de baptême de Charles Romuald GARDES, nous n'avions aucune copie de l'acte de baptême original tel qu'il figure dans le  registre de la chapelle de l'Hospice de la GRAVE.
            Dans ses archives, Ana TURÓN possédait bien une photo de cette page ramenée en ARGENTINE par Adela DEFINO après sa visite à TOULOUSE en décembre 1965. Cette photo fut publiée par la revue argentine «Gente» N°517 du 19 juin 1975. On pouvait y voir la page du registre des baptêmes accompagnée d'un article du journal «La Dépêche du Midi» daté du 24 juillet 1970.

            Grâce à l'extrême amabilité du père TEYSSEYRE du diocèse de TOULOUSE, nous avons pu obtenir une copie de ces deux documents qu'avait reçus Adela DEFINO. Ils sont présentés ci-dessous :



                                     Article de «La Dépêche du Midi» du 24 juillet 1970.




         
  Registre des baptêmes de la GRAVE : Actes N° 191,192 et 193.


Ce document rend compte de 3 baptêmes qui furent célébrés le 11 décembre 1890, et comme l'a remarqué avec justesse Ana TURÓN, il s'agit vraisemblablement d'un baptême collectif. L'Etat civil de TOULOUSE indique que le premier baptisé de cette page, Charles Romuald GARDES, était né le 11 décembre (et non le 10 comme indiqué sur son acte de baptême), le second, Louis VIALAN, le 10 Décembre, tandis que Mélanie CORNAC était née le 8 décembre (et non le 11 comme indiqué sur son acte de baptême). Il se peut que cette cérémonie fût décidée de manière urgente car Louis VIALAN devait décéder le jour même à onze heures du soir. On remarque que ces trois enfants sont tous nés de père inconnu, ce qui était le lot de la maternité de l'Hospice de la GRAVE.

            La marraine de Charles Romuald GARDES se nomme Maria ARNAL, et c'est sur cette personne que vont porter nos recherches.

Dans le recensement de TOULOUSE-Ouest de 1891 présenté ci-après, son nom figure parmi le personnel logé à l'Hospice de La GRAVE.



               En dernière ligne : ARNAL, Maria, 17 ans, française, ménagère.

Une première recherche dans les tables décennales de l'Etat civil de TOULOUSE montre que le patronyme ARNAL est peu répandu. Par exemple dans la période 1873-1882 il n'y a eu à TOULOUSE que 7 naissances de ce nom, sur une moyenne annuelle de 2800 naissances. De même dans la période 1893-1902, on dénombre à TOULOUSE une quinzaine de mariages dont l'épouse porte le patronyme ARNAL.

            Dans le recensement de 1891, Maria ARNAL est âgée de 17 ans, ce qui donne une année de naissance située dans la fourchette 1873-1875. Des trois naissances de patronyme ARNAL relevées à TOULOUSE en élargissant légèrement cette période, la plus rapprochée est celle de Marguerite Marie Baptistine ARNAL, née le 2 octobre 1872.

              Acte de naissance de Marguerite Marie Baptistine ARNAL (4 octobre 1872)


Le second prénom déclaré à l'Etat civil de cette personne étant MARIE, le point principal de la recherche sera de savoir si le prénom usuel de cette personne pourrait être MARIA.


1- PARENTS de Marguerite Marie Baptistine ARNAL

L'acte de naissance porte les indications suivantes :

Lieu de naissance : Jacobins*.
Père : Marc ARNAL, chapelier, absent pour cause de voyage, 31 ans.
Mère : Jeanne Marguerite MONFRAIX, mercière, 32 ans.
Les parents sont mariés, et en l'absence du père, c'est Bernard ARNAL, oncle paternel et pompier de profession, qui s'est présenté à l'Etat civil pour déclarer la naissance.
Les témoins sont : Pierre COYNE, pompier, domicilié aux Jacobins, et Victor DILFIME, employé à la Mairie.

 *A TOULOUSE, les Jacobins étaient à l'origine un monastère fondé par les Dominicains après la croisade des Albigeois contre les Cathares. A la Révolution Française, les moines ont été chassés et les bâtiments furent occupés par l'armée. L'église devint une écurie, et les bâtiments une caserne. En 1865, la ville rachèta l'édifice, l'armée se retira et les bâtiments abritèrent une caserne de pompiers avant de devenir le lycée Pierre de FERMAT. L'église avec son cloître sont aujourd'hui un musée et font des Jacobins un des plus beaux monuments de TOULOUSE.

Marguerite Marie Baptistine ARNAL est donc née dans une caserne de pompiers. On peut penser qu'en l'absence du père pour cause de voyage, la mère a accouché chez son beau frère pour ne pas se retrouver sans assistance.



 Marc ARNAL et Jeanne Marguerite MONFRAIX, parents de Marguerite Marie Baptistine ARNAL, se sont mariés à TOULOUSE en 1871. Leur acte de mariage permet de continuer les recherches :



 Acte de mariage de Marc ARNAL avec Jeanne Marguerite MONFRAIX (4 novembre 1871)


Commentaires :

Marc ARNAL, chapelier de profession, est né le 10 août 1841 à BAZIÈGE (village situé à 20km à l'est de TOULOUSE). Il est le fils de Jean ARNAL, boulanger, décédé, et de Marie Anne MONFRAIX. Il réside avec sa mère à TOULOUSE, 22 rue de la Balance.

Son épouse, Jeanne Marguerite MONFRAIX, sans profession, est née le 8 mars 1840 à FOURQUEVAUX (village situé à 8km de BAZIÈGE). Elle est la fille issue du mariage de Marc MONFRAIX avec Angélique LATRILLE. Elle habite avec ses parents à TOULOUSE, à la même adresse que son époux, 22 rue de la Balance.

Il s'agit donc d'un mariage entre voisins.




Les actes de naissance de Marc ARNAL et de Jeanne Marguerite MONFRAIX sont présentés ci-après :
  





  Acte de naissance de Marc ARNAL (10 Août 1841)

           


    Acte de naissance de Jeanne Marguerite MONFRAIX (8 mars 1840)


2- la Famille ARNAL

Comme mentionné précédemment, en 1871 Marc ARNAL épouse Jeanne Marguerite MONFRAIX et l’année suivante naît leur premier enfant, Marguerite Marie Baptistine ARNAL. Vient ensuite un petit frère prénommé Jean qui voit le jour le 19 septembre 1874.



Acte de naissance de Jean ARNAL (19 septembre 1874)


Commentaires : Marc ARNAL, père de l'enfant, n'exerce plus le métier de chapelier mais est devenu pompier tout comme son frère Bernard ARNAL qui a signé comme témoin au bas de l'acte.

La mère qui était auparavant mercière est à présent lingère. Le couple habite à TOULOUSE rue Traversière Saint Aubin. Cette rue est voisine de la rue Palaprat où est née Berthe GARDES et se situe dans un quartier ouvrier de la ville.

En marge de l'acte de naissance, on apprend que Jean ARNAL s'est marié le 1er février 1898 à LACASSE (village situé à 20km au sud ouest de TOULOUSE) avec Jeanne MIEGEVILLE, et qu'il est décédé à TOULOUSE le 27 mars 1955.




Le recensement de TOULOUSE-canton Nord de 1876 mentionne la famille ARNAL :

Rue Saint Aubin, N°39, famille N°96 :

ARNAL                                                         Marc               Pompier          35 ans

MONFRAY épouse ARNAL                        Marguerite      Marchande      35 ans 

ARNAL                                                          Marie              S.P                  4 ans

ARNAL                                             Jean                 SP                   2 ans.
       

Recensement TOULOUSE-Nord 1876, Famille ARNAL


Dans le recensement de 1876, des trois prénoms enregistrés à l'Etat Civil, seul celui de MARIE est employé dans la vie courante pour la fille du couple. De même pour l'épouse, dont les prénoms sont Jeanne et Marguerite, Marguerite est le prénom usuel.
 Mais MARIE n'est pas MARIA, et il faut continuer les recherches.

3 -DECÈS de Marc ARNAL, père de Marie ARNAL

En 1879, un événement tragique secoue cette famille. Marc ARNAL meurt le 19 janvier 1879 à l'âge de 38 ans. Il laisse une veuve de 39 ans et deux orphelins : Marie (7 ans) et Jean (5ans).

    Acte de décès de Marc ARNAL (19 janvier 1879)


Il est possible que Marc ARNAL, pompier de profession, soit mort victime de son devoir.

4- RECENSEMENTS DE TOULOUSE DE 1881 et 1886

A partir de cette date, la famille ARNAL se réduit à 3 personnes : Marguerite  MONFRAIX, Veuve ARNAL et ses deux enfants : Marie et Jean. Ils habitent à  présent  Place de la Daurade à TOULOUSE. *

* Cette adresse à été trouvée grâce à un précieux renseignement d'Ana TURÓN


Recensement de 1881 :


Recensement  TOULOUSE-Centre 1881, place de la Daurade.


La famille N° 24 se compose de :

ARNAL Veuve          Marguerite      36 ans             Lingère           Veuve
ARNAL                     Marie              9 ans               idem                Enfant
ARNAL                     Jean                 7 ans               Ecolier            idem

Commentaires : l'âge de Marguerite ARNAL est erroné : en 1881 elle a 41 ans et non 36, par contre celui des enfants (9 et 7 ans) est juste. Marie ARNAL est déclarée lingère de profession comme sa mère. On ne sait pas, vu son jeune âge, s'il s'agit d'une erreur de transcription, où bien si elle travaille dans le but d’aider sa mère pour subvenir aux besoins de la famille.

Recensement de 1886

La famille ARNAL habite toujours Place de la Daurade à TOULOUSE




 Recensement  TOULOUSE-Centre 1886, place de la Daurade.


Commentaires : La famille est répertoriée sous le numéro 45 :
On constate une importante erreur de transcription  dans ce document :

Si les enfants ARNAL Marie et ARNAL Jean sont bien répertoriés et que leurs âges respectifs (14 et 12 ans) correspondent bien à l'année 1886, il y a une erreur manifeste sur leur mère Marguerite MONFRAIX, veuve ARNAL
A sa place on a mentionné ARMENGAUD Jeanne, exactement comme sur la ligne précédente, ce qui est une grave étourderie du transcripteur. Par contre l'âge indiqué : 48 ans pourrait correspondre à celui de Marguerite MONFRAIX, veuve ARNAL âgée alors de 46 ans.

   
5- Recensement de TOULOUSE de 1891, et mention de MARIA ARNAL

       1- Place de la Daurade

La trace suivante de la famille ARNAL apparaît au recensement de TOULOUSE-canton Centre de 1891,  toujours Place de la Daurade, N°8. C'est ce document important trouvé par Ana  TURÓN qui met un point final à notre incertitude sur le prénom MARIA.


Recensement  TOULOUSE-Centre 1891, place de la Daurade.


La famille N°12, au bas de la page se compose de :

MONFRAIX Marguerite      45 ans             Ménagère                    chef

ARNAL         Maria            18 ans             Mécanicienne            fille

ARNAL         Jean                 16 ans             Employé                     fils


Commentaires : Marguerite MONFRAIX apparaît sous son nom de jeune fille, mais son âge est encore erroné (Elle a en réalité 51 ans). Elle est ménagère, donc en principe elle s'occupe de son ménage et n'exerce plus de profession. On peut constater un changement sur le prénom de la fille qui n'est plus mentionné Marie, mais MARIA, ce qui lève le voile sur notre incertitude à propos de la marraine de Carlos GARDEL. Cette modification du prénom s'explique par le fait qu'un recensement est établi sur les déclarations des personnes, donc sur des usages courants qui ne respectent pas toujours les prénoms déclarés à l'Etat civil.

            La place de la Daurade, où réside cette famille depuis une dizaine d'années est très proche de l'Hospice de la GRAVE. Elle se situe de l'autre côté de la Garonne, et il suffit de parcourir quelques centaines de mètres en passant par le pont Saint Pierre pour se rendre d'un point à l'autre.
            Maria ARNAL est mécanicienne de profession, ce qui peut paraître surprenant mais ce n'est pas un cas isolé car dans la famille GRILL mentionnée ci dessous  au N°2 de la place de la Daurade, on trouve deux jeunes filles : Eugénie et Marie qui sont aussi mécaniciennes.




 Recensement de TOULOUSE-Centre 1891, place de la Daurade, N°9 

Dans la famille N°2 : GRILL Eugénie, 29 ans et GRILL Marie, 17 ans sont mécaniciennes.                   
Mais Maria ARNAL a aussi été répertoriée comme résidente de l'Hospice de la GRAVE dans le recensement de Toulouse de 1891. Cependant une analyse plus poussée sur les conditions dans lesquelles se sont faites le recensement permet d'avancer les points suivants :

1-      En 1891, Maria ARNAL n'était pas majeure (En France, la majorité était fixée à 21 ans), et sa mère devait la déclarer dans son foyer si elle y était présente une partie de l'année, ou certains jours de la semaine.

2-  Il ne s'agit pas des mêmes secteurs : L'hospice de la GRAVE fait partie du canton de TOULOUSE-Ouest, tandis que la place de la Daurade est dans le canton de TOULOUSE-Centre. Ce ne sont pas les mêmes personnes qui ont rempli les registres de recensement.

3-    Lorsque les enquêteurs du recensement se sont présentés à l'Hospice de la GRAVE, il leur était impossible de circuler dans ce vaste établissement pour mener à bien leur tâche. Ils se sont adressés auprès de la direction de l'Hospice pour consulter la liste du personnel. On peut rappeler que l'Hospice Saint Joseph de la GRAVE était un asile de vieillards et possédait une maternité. Il comptait à l’époque près de 900 lits. Parmi le personnel qui y résidait de manière permanente, on peut citer la congrégation des sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul, des infirmières, une partie du personnel employé pour l'entretien du bâtiment, la lingerie et toutes autres tâches nécessaires au bon fonctionnement de cette unité. Cela peut se traduire par un certain décalage entre la situation du personnel mentionnée dans les registres et la situation réelle.


Il est à noter que le recensement n'est pas un comptage exact de la population. Par exemple, ne sont pas comptabilisés les militaires et les personnes non sédentaires comme les bateliers, les forains ou les gens du voyage.


6 -MARIAGE DE MARIA (MARGUERITE MARIE BAPTISTINE) ARNAL

Le 16 août 1897, Marie Marguerite ARNAL épouse Eugène Paulin MAURICE à la mairie de TOULOUSE comme le montre leur acte de mariage présenté ci-dessous :



Commentaires : Le marié, Eugène Paulin MAURICE, exerce la profession de polisseur sur métaux, et habite rue Palaprat, au N°28. Le hasard fait qu'il s'agit de la rue où est née Berthe GARDES et ou réside son père Vital GARDES qui décèdera en 1903.
Le père, Jean Baptiste MAURICE, employé à la Mairie, habite place de la Daurade, N°8. Sa mère, Rose Elisa Joséphine MARI est décédée.
L'Acte de Mariage précise que le marié a adressé à son père un « Acte respectueux ».
Au 19ème siècle, la loi française accordait aux hommes la majorité légale à 21 ans, et une majorité «matrimoniale» à l’âge de 25 ans. Pour se marier, un jeune homme de moins de 25 ans devait obtenir l'accord d'au moins un de ses parents. Après l’âge de 25 ans et jusqu'à 30 ans, s'il n'avait pas l'assentiment d'au moins un parent, il devait adresser à son père un «Acte respectueux» rédigé par un notaire pour l'informer de son futur mariage.
Le père du marié s'opposait au mariage de son fils, et il n'a pas assisté à la cérémonie.

La mariée, Marguerite Marie Baptistine ARNAL, est à présent fleuriste, et habite à la même adresse  que son époux, au 28 de la rue Palaprat. On devine que les deux époux vivent ensemble et que ce mariage régularise leur situation conjugale.
Jeanne Marguerite MONFRAIX, mère de la future épouse, consent au mariage et réside dans la même maison que le père du marié. Il s'agit donc d'un mariage entre voisins.

Lors du recensement se 1891, soit six ans avant la célébration du mariage, la famille MAURICE était mentionnée de la manière suivante :

 Recensement  TOULOUSE-Centre 1891, place de la Daurade.

Place de la Daurade N°9, Famille N°1

MAURICE                Jean Baptiste              54 ans             Français          Employé         Chef

MAURICE                Adèle                          28 ans                  ''                      ''                 fille

MAURICE                Eugène                       20 ans                   ''                 Niqueleur        fils

MAURICE                Gabriel                        17 ans                 ''                  Galocheur       fils

MAURICE                Jean                            7 ans                   ''                  Ecolier            fils

TAUPIAC                  Henriette                    4 ans                   ''                     ''                   fille

Sous le même toit vivent Jean Baptiste MAURICE qui est chef de famille et veuf. Sa fille Adèle Joséphine MAURICE, âgée de 28 ans, a remplacé la mère décédée. Elle s'occupe du foyer et de sa fille Henriette TAUPIAC née hors mariage le 10 mai 1887, et que son père, Henri Rose Adolphe TAUPIAC a reconnue. Sont ensuite présents au foyer trois garçons : Eugène Paulin, qui se mariera en 1897 avec Maria ARNAL et qui exerce le métier de niqueleur, c'est à dire de polisseur sur métaux. Gabriel, 17 ans, qui travaille dans un atelier de galoches (gros souliers de cuir avec une semelle en bois), et le dernier Jean, 4 ans, qui est écolier.

7- DESCENDANCE de Maria ARNAL et d’Eugène MAURICE

            L’Etat civil de TOULOUSE  ne mentionne aucune naissance que ce soit avant ou après le mariage de Maria ARNAL et d’Eugène MAURICE, du moins jusqu'à l'année 1910, dernière année consultable aux archives.
            Il est cependant établi qu'en 1903 ce couple habitait à TOULOUSE. C'est ce que montrent  les recherches effectuées sur la famille de Jean ARNAL, frère de Maria ARNAL.

8- MARIAGE ET DESCENDANCE de Jean ARNAL

         Jean ARNAL, frère cadet de Maria ARNAL, s'est marié à LACASSE, petit village situé à 30 km environ  au sud-ouest  de TOULOUSE, le 1er Février 1898 avec Jeanne MIEGEMOLLE.


Acte de mariage de Jean ARNAL avec Jeanne MIEGEMOLLE (1er février 1898)


Cet acte permet d'extraire les informations suivantes :
Le marié, Jean ARNAL, est âgé de 24ans. Il est confiseur. Sa mère, Marguerite MONFRAIX, veuve de Marc ARNAL, consent au mariage.
La mariée, Jeanne MIEGEMOLLE, a 22 ans et est culottière. Elle travaille dans un atelier de confection de caleçons pour hommes et de culottes pour dames. Les parents consentent au mariage. De cette union vont naître deux filles :

1- Jeanne Marie Marguerite ARNAL, née le 1er mars 1898



 Acte de naissance de Jeanne Marie Marguerite ARNAL

Cette naissance a eu lieu un mois après le mariage des parents. Il indique aussi que les époux sont domiciliés à TOULOUSE, rue Saint Jérôme au N°13. Les témoins sont des pompiers comme l'était Marc ARNAL, le grand père de l'enfant, décédé en 1879.

2- Marcelle Eugénie ARNAL, née le 10 août 1903

 Acte de naissance de Marcelle Eugénie ARNAL

Comme dans l'acte précédent, les parents habitent toujours rue Saint Jérôme à TOULOUSE, mais ce qui retient l'attention ce sont les noms des témoins qui ont signé au bas de l'acte. Le premier est Eugène MAURICE, 33 ans, polisseur sur métaux, c'est à dire l'époux de Maria ARNAL. Il habite à la côte pavée, au N°47. L'autre témoin, Pierre MAURICE, 40 ans, est vraisemblablement un autre membre de la famille.

Le recensement de TOULOUSE-canton Centre de 1911, mentionne la famille de Jean ARNAL :



 Recensement de TOULOUSE-Centre de 1911, Rue de la Rispe


La famille N°20, est composée de Jean ARNAL, son épouse Jeanne, et ses deux filles Jeanne Marie Marguerite, et Marcelle Eugénie.
Le recensement de TOULOUSE de 1911 est incomplet et seul le canton de TOULOUSE-Centre est consultable. De ce fait il n'a pas été possible de trouver trace du couple Maria ARNAL - Eugène MAURICE.

9- MARIAGE EN SECONDES NOCES DE Maria ARNAL

Eugène Paulin MAURICE décède et Maria ARNAL se marie en secondes noces le 3 juin 1930 avec Simon SALLES, un boulanger de 50 ans, veuf de Marguerite TERRE. Il habite à TOULOUSE, 22 rue Valade. Maria ARNAL est alors âgée de 57 ans. Elle habite rue Lancefoc, N°16 et exerce toujours la profession de fleuriste. Ces indications proviennent de l'acte de mariage présenté ci-dessous.

Acte de mariage Simon SALLES avec Marguerite Marie Baptistine ARNAL (3 juin 1930)


   
10 -CONCLUSION :

            Cet acte de mariage est le dernier document recueilli jusqu'à présent sur Maria ARNAL et cette recherche a permis de mieux connaître celle qui fut la marraine du futur Carlos GARDEL.

            En ce 11 décembre 1890, cette jeune fille de 18 ans ne savait pas que l'enfant qu'elle tenait dans ses bras pendant la cérémonie du baptême allait un jour devenir mondialement connu. Il est même fort probable qu'elle ne l'a jamais su durant toute son existence. Cependant son nom est désormais rattaché à celui de Carlos GARDEL, né de père inconnu et baptisé très humblement. Pendant cette cérémonie, elle tenait l'enfant dans ses bras et le gardait soigneusement sous sa protection. Elle fut et restera  pour Carlos GARDEL, une lueur de tendresse féminine qui rayonna sur ses premiers moments d'existence.





Le 12 mars 2015.

Georges GALOPA                                     ANA TURÓN
                                                                                             
ANDOLSHEIM (FRANCE)                        AZUL (ARGENTINE).